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dimanche 28 septembre 2014

Le petit livre bleu, Antoine Buéno


"Mieux vaut exercer son intelligence à des conneries que sa connerie à des choses intelligentes." Les Shadocks 

Les petits lutins de Peyo se ressemblent tous : bonnet blanc, collant blanc, corps bleu, petite schtroumpf bleue, excepté le grand Schtroumpf, ils vivent en collectivité et travaillent tous à une cause commune : réparer le village après le passage d un méchant, bâtir un pont sur la rivière Schtroumpf... l initiative privée est rarement récompensée, elle est même la plupart du temps réprimée, ils prennent leur repas tous ensemble dans une salle commune, ils ont un chef unique, ils sortent très rarement des limites de leur petit pays... Cela ne vous évoque rien ? Une dictature politique par exemple ? A l issue de la lecture, nous espérons qu il vous aura convaincu d une chose : Le monde des Schtroumpfs semble bien un archétype d utopie totalitaire. Alors, cela change-t-il pour autant le regard que nous portons dessus ? En aime-t-on moins les petits lutins de Peyo ? Sans doute pas. Faut-il s en inquiéter ? C est toute la question...



Mon avis : 

Il est essentiel de prendre ce livre avec humour ! Je le dis car il semble que comparer les schtroumpfs avec les communistes, les nazis et autres régimes qu'on ne présente plus, en ait fait bondir plus d'un et en ait pousser certains à menacer l'auteur de mort... Pourtant, jamais il n'accuse Peyo de quoique ce soit, jamais il ne lui attribue des pensées et des intentions qu'il n'a probablement pas eu. 


J'étais très intriguée par ce livre, je voulais comprendre comment ces petits lutins bleus pouvaient être associer de près ou de loin à Staline ou aux nazis. Le livre répond très bien à cette question et l'analyse que fait l'auteur de la société des schtroumpf est vraiment très intéressante. Je ne pense pas que Peyo se soit rendu compte de ce qu'il faisait quand il a créé ce village de champignons et tous les personnages qui l'habitent mais il faut reconnaître qu'une fois qu'on a lu ce petit livre bleu, on se demande comment autant de coïncidences sont possibles. 


L'analyse est vraiment très bien faite mais certaines phrases de l'auteur montre bien ce qu'il pense de son propre travail (il s'en amuse). Sa conclusion principale reste qu'on peut absolument tout analyser et en arriver à des résultats surprenants, comme avec les petits lutins bleus. Est ce que, parce que l'analyse est correcte, la conclusion l'est aussi ? Oui. On peut voir les schtroumpf comme ça ou en rester aux représentations de notre enfance. Pour moi, les deux ne sont pas incompatibles et c'est pour ça que j'ai apprécié ce petit livre. De plus, j'ai appris plein de choses sur l'histoire des schtroumpfs (notamment l'origine du nom) et rien que pour ça, c'était sympa à lire. 


Ce que je n'ai pas apprécié est plus dans la forme que dans le fond : l'auteur emploie parfois des expressions qui sont difficiles à comprendre qu'on ne s'intéresse pas de près à la politique et il fait énormément de répétitions. Ce livre peut déplaire à ceux qui n'aime ni la politique ni qu'on touche à leur enfance mais tant qu'on ne le prend pas totalement au sérieux, c'est un bon moment de lecture.





Publié le 2 mars 2013

samedi 27 septembre 2014

Un mot de vous (Darcy gentleman, tome 3), Pamela Aidan


« Mon affection et mes aspirations sont intactes ; mais un mot de vous et je me tairai à tout jamais. » 
Cet ultime aveu permet à Darcy de déclarer une seconde fois ses sentiments à Elizabeth Bennet qui ne semble plus si insensible à son charme. Jane Austen en révèle bien peu sur le mystérieux Darcy. Qui est-il vraiment ? Dans ce dernier tome, Pamela Aidan nous dévoile ce personnage sous un jour nouveau. Darcy ne parvient toujours pas à oublier Elizabeth et va tout tenter pour sauver la réputation de la femme qu’il aime, quitte à braver les convenances...



Mon avis : 

Il s’agit du dernier tome de la série Darcy gentleman, j’avais beaucoup apprécié le premier mais nettement moins le deuxième. Le troisième, lui, se situe entre les deux.

J’aime beaucoup le parti pris de l’auteure de ne pas se limiter à l’histoire d’Orgueil et préjugés, d’ajouter des personnages et de traiter de certains événements de l’époque. Mais je pense que ce n’est pas assez exploité : certes on ne lit pas ce livre pour connaître les faits historiques mais si c’est pour n’avoir que quelques mots dessus et à peine l’opinion de Darcy, ce n’était pas la peine d’en parler. A ce propos, Dy est très absent de ce tome et c’est tant mieux, j’ai eu trop de mal avec ses révélations et je suis contente qu’on soit passé à autre chose. Comme dans les précédents, l’auteure s’attarde sur la relation qui unit Darcy à sa sœur et il n’y a rien à faire, je trouve cette proximité entre eux dérangeante, elle me semble trop forte pour l’époque.


Ce tome tourne autour de la visite d’Elizabeth à Pemberley et de la fuite de Lydia, les réflexions de Darcy concernant son caractère complètent le tout. Car il s’interroge beaucoup sur lui-même et arrive enfin à ce qu’il voudrait être. C’est plutôt bien mené car c’est progressif et il se corrige au fur et à mesure, finissant par réparer ses torts envers Bingley en ravalant sa fierté. Mais je trouve que ça va parfois un peu trop loin, notamment quand il est question de Caroline ou de Lady Catherine car il en devient irrespectueux et ce n’est vraiment pas comme ça que je l’imagine. Mais j’aime les moments passés avec Georgiana car elle est vraiment intéressante et mérite qu’on s’attarde sur son histoire et sa personnalité.


En ce qui concerne les moments avec Wickham, ils sont vraiment bien faits : les recherches, les négociations, etc., tout est convaincant. La seule chose qui me dérange, c’est le nombre de personnes que Darcy contacte. J’ai eu l’impression qu’il mettait presque tout Londres au courant de son ingérence dans l’affaire… Des personnes qui ne lui seront pas forcément d’une grande aide d’ailleurs. C’est un peu la même chose pour son affection pour Elizabeth : à la fin, j’ai eu le sentiment que tout le monde ou presque autour de lui était au courant.


J’ai passé un bon moment avec ce tome, surtout après le deuxième, mais parfois, je me suis ennuyée, trouvant que Darcy tombait dans le trop plein de sentimentalisme.



lundi 15 septembre 2014

In My Mailbox (54)



In My Mailbox a été mis en place par Kristi du blog The Story Siren et inspiré par Alea du blog  Pop Culture Junkie. C’est un moyen de partager les livres reçus chaque semaine dans notre boîte aux lettres ainsi que les livres achetés ou empruntés à la bibliothèque.





Lors d'un passage en librairie, je me suis laissée tentée par un recueil de nouvelles mettant en scène Hercule Poirot, il est déjà lu et j'ai beaucoup aimé. J'ai aussi craqué pour un tome sur Sylvo Sylvain, Avant le déluge, j'ai terminé Confessions d'un elfe fumeur de lotus à la fin du mois dernier et je veux vraiment découvrir ce héros dans son autre univers. Et le troisième, Des fleurs pour Algernon, est un livre que j'ai découvert sur l'une des vidéos FAQ de Méli (que je vous invite à aller regarder), quand je suis tombée dessus, je n'ai pas pu résister.



Petite promenade découverte dans les rayons de la Fnac et deux livres rejoignent ma PAL : Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage de Maya Angelou (dont j'ai adoré les deux autres titres : Tant que je serai noire et Un billet d'avion pour l'Afrique), c'est (ou plutôt "c'était" car elle est décédée cette année) une grande dame ; et La joie du bonheur d'être heureux, sur lequel j'ai craqué à cause de l'écureuil sur la couverture et que j'ai déjà terminé (pas une super lecture mais pas une catastrophe non plus).



Et enfin, achat chez France Loisirs pour le trimestre et j'ai choisi une BD. J'aime beaucoup le concept mais je ne suis pas totalement convaincue.


Apocalypse (Malefic Time, tome 1), Luis et Romulo Royo


Manhattan, 2038. Le monde est passé du rêve au cauchemar. New York est en ruine, gangrenée, peuplée d’êtres indéfinissables. Miroir du monde, elle est l’épicentre d’une guerre immémoriale entre les forces obscures et celles de la lumière. Depuis les toits des gratte-ciel, d’étranges gargouilles observent la rue. Les réservoirs abritent de sinistres créatures, de celles qui jaillissent de l’esprit des fous. Dans l’obscurité. Et, au cœur de la ville, la mystérieuse Luz et son épée Malefic.



Mon avis : 

Quand Babelio a lancé son opération Masse Critique sur la BD, j’ai regardé la liste sans trop y croire car moi et la BD, ce n’est pas le grand amour. C’est donc avec une grande surprise mêlée à un vrai plaisir que j’ai choisi Apocalypse car j’adore Luis Royo (qui travaille ici avec son fils. Donc quand je dis Royo, je parle des deux). Un grand merci !


Je n’avais jamais lu un des textes de Royo et je dois avouer que je suis assez mitigée. C’est très bien écrit et il est facile de s’imaginer les différentes scènes décrites (les images aident mais même sans ça, les scènes de combat sont facilement imaginables). Par contre, l’histoire part un peu dans tous les sens et on ne comprend pas bien d’où sortent certains personnages et certaines situations. Je n’ai pas toujours saisi comment on passait d’une situation à une autre. Je crois que d’autres livres précèdent celui-ci mais même au sein même de l’histoire, je ne comprends pas toujours tout. Même si je vois plutôt bien les enjeux de l’histoire de Luz, je ne crois pas avoir trouvé de « fil rouge » qui m’aurait permis de savoir où l’auteur voulait nous amener. La décision de Luz à la fin n’est pas forcément facile à comprendre en fonction des évènements décrits dans le livre. Bref, j’ai eu l’impression qu’il y a avait quelques événements importants mais qu’entre ceux-ci, ça n’a pas vraiment de lien. Toutefois j’adore la façon dont c’est écrit.


Les personnages sont vraiment imposants, que ce soit dans le camp de Luz ou de ses ennemis. Je les trouve tous charismatiques, même ceux qui n’apparaissent que peu. Sûrement que les dessins aident à cette impression. Même si leurs caractères ne ressortent pas, on peut ressentir leurs émotions à travers leurs vies dans ce New York post-apocalyptique. Ce décor correspond vraiment à l’idée que je me fais du monde après l’apocalypse.


Les dessins sont magnifiques ! J’adore la finesse des dessins de Royo. C’est difficile de dire plus, j’adore ! Les visages, les vêtements, les paysages, … La seule chose qui me gênait un peu, c’était le caractère assez osé des dessins que je voyais habituellement mais dans ce livre, c’est vraiment très soft. On a juste la vue de quelques poitrines mais rien de vulgaire. Bref, je suis fan.


Malgré une intrigue un peu confuse, compensée par les dessins et le style de Royo, j’ai adoré ce livre.




Publié le 22 janvier 2013

Rage de dents (Maeve Regan, tome 1), Marika Gallman


Avant, ma vie était simple : l'université si j'en avais envie, les hommes quand j'en avais envie. Et je n'avais aucun problème qu'un barman ne puisse m'aider à résoudre. Mais là, depuis un moment, rien ne va plus. Le type sexy qui me draguait a rendu son déjeuner quand on a voulu concrétiser. J'ai cassé le nez du copain de ma meilleure amie, et elle ne l'a pas très bien pris. Lui non plus, d'ailleurs. Ensuite, je me suis mise à faire des cauchemars. Et tout ça, c'était avant qu'une bande de vampires décide de redécorer mon appart et qu'un colosse me kidnappe. 

Quand je vous dis que ce n'est pas ma semaine...



Mon avis : 

Il y a des romans où l'intrigue est mal gérée, ridicule ou inexistante. Il y en a d'autres où les personnes secondaires sont juste là pour faire tapisserie, c'est à dire fade et sans intérêt. Rage de dents est les deux à la fois. Tout repose sur l'héroïne, Maeve, donc si vous n'aimez pas les personnages colériques et la vulgarité, laissez tomber. J'ai apprécié les colères de Maeve et j'ai trouvé (fait rare) que la vulgarité ajoutait à ce personnage. C'est le point positif : une héroïne originale qui se met en colère pour rien (en même temps, qui n'a jamais eu envie de détester une fille parfaite même sans bonne raison ^^) et qui va chercher les ennuis plutôt que de les attendre. Mais il faut avouer que Maeve n'a aucune profondeur de caractère et qu'elle n'est absolument pas attachante. Ce qui ne m'a pas empêchée de passer un bon moment avec elle, toutefois c'est vraiment une question de point de vue et je sais que ce point en a gêné certains. 


Les points négatifs sont l'intrigue et les personnages secondaires. L'intrigue, d'abord, est trop hachée. On est mis en face des révélations beaucoup trop vite et de façon abrupte, et Maeve y réagit beaucoup trop bien. Les événements du bal sont un bon exemple de ce problème. Les personnages servent simplement les intérêts de l'héroïne : papy pour les révélations, les amis pour qu'elle les déteste, le méchant pour avoir quelqu'un à combattre et Lukas pour l'entraînement. Ce dernier, avec son problème de confiance, est peut être le seul à cacher une histoire et des sentiments intéressants. Tout au long du récit, Maeve se débrouille plus ou moins toute seule, et donc les personnages secondaires sont peu développés et inutiles. Même si ils ne sont pas destinés à apparaître de nouveau, ils méritaient d'être un peu plus consistants. Et je ne dirais pas que c'est dû au fait que c'est un premier tome mais plutôt parce qu'ils ne servent à rien dans l'avancement de l'histoire de Maeve. 


Un bon moment parce que c'est amusant, pas parce que c'est d'une grande qualité.




Publié le 14 juin 2012

dimanche 7 septembre 2014

In My Mailbox (52) & (53)



In My Mailbox a été mis en place par Kristi du blog The Story Siren et inspiré par Alea du blog  Pop Culture Junkie. C’est un moyen de partager les livres reçus chaque semaine dans notre boîte aux lettres ainsi que les livres achetés ou empruntés à la bibliothèque.




L'année dernière, j'ai fait un dossier sur Napoléon pour l'oral du concours. Comme je vais devoir le repasser, je vais avoir le temps d'y ajouter ce qu'il y manquait selon moi : des témoignages. J'ai trouvé ces ebooks à un tout petit prix donc j'en ai profité.




Au départ, je voulais simplement acheter Sexy No (déjà lu, et adoré) et je suis tombée sur deux titres qui avaient l'air vraiment sympas : La gloire écarlate et La reine Isabeau (version intégrale).




Et voilà deux achats "provoqués" par d'autres blogueuses : Les enfants de l'Ô que j'ai découvert dans une des dernières vidéos de Méli et Les foulards rouges, découvert sur le blog de Coquelicote grâce à sa chronique du deuxième épisode.


jeudi 4 septembre 2014

La jeune fille à la perle, Tracy Chevalier


La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Nous sommes à Delft, au dix-septième siècle, l'âge d'or de la peinture hollandaise. Griet s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de ses prérogatives. Au fil du temps, la douceur, la sensibilité et la vivacité de la jeune fille émeuvent le maître qui l'introduit dans son univers. À mesure que s'affirme leur intimité, le scandale se propage dans la ville...



Mon avis :

Quelle histoire peut se cacher derrière un tel tableau ? C'est avec cette question en tête que j'ai commencé ce roman. L'histoire n'est pas très passionnante mais, pour moi, elle correspond vraiment à ce que je vois quand je regarde le tableau. C'est réaliste et crédible.


L'histoire est celle de Griet, jeune servante qui est pourtant bien plus. Elle a un regard sur le monde qui s'approche de celui de son maître mais elle garde aussi un pied dans la réalité. C'est ce qui fait d'elle une femme ni artiste, ni servante, ni dame. Elle admire et aime un homme qui ne partage pas son monde et l'homme qui veut d'elle est totalement terre à terre. Là encore, Griet se trouve prise en plusieurs mondes (utiliser la place de la ville pour exprimer cela est une très bonne idée) et aucun ne semble vraiment fait pour elle. On sent qu'elle ne sera jamais pleinement heureuse. Je trouve qu'on retrouve cela dans le regard de la jeune fille à la perle, mais aussi dans son expression et dans sa posture. 


Les références aux autres tableaux de Vermeer sont un plaisir, cela donne un contexte à des oeuvres que je connais de nom ou que j'ai découvert lors de cette lecture.
La laitière
La jeune fille au verre de vin
Le concert


Vue de Delft
Ce roman a aussi été une occasion de se plonger dans un lieu et une époque que je ne connaissais pas (Johannes Vermeer a vécu à Delft de 1632 à 1675). Les personnages sont convaincants dans leur genre et on a un peu de tout : une peste, une servante facilement flattée, une grand mère complice mais pas trop, une maîtresse de maison pleine de rêves, un artiste totalement déconnecté de la réalité, un boucher sympathique, etc. La famille de Griet, catholique, permet d'aborder le sujet de l'opposition entre religions sans toutefois trop s'impliquer dans le sujet et de montrer deux styles de vie. Le mécène de Vermeer complète la série de personnages.


J'ai beaucoup aimé. C'est complet, intéressant et ça donne un contexte crédible au tableau, le rendant presque vivant.




Publié le 4 juillet 2012