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jeudi 23 avril 2015

Pour toi, Anna, Chantal Jagu


Anna Kerlistl, 20 ans, vit à Kerlistl en compagnie de son père Joseph, ancien poilu, et de leur ami Georges. Elle doit épouser Hans Schmitt le 20 juin 1940 dans son village de Pengouet. La date de cette cérémonie est prévue depuis longtemps mais la guerre éclate et les fiancés sont séparés, sans nouvelle l'un de l'autre. Avec l'arrivée de l'armée allemande en Pays Bigouden le 20 juin 1940 et l'installation du Commandant Von Streider au domaine, tous les espoirs d'Anna s'écroulent.
Elle doit apprendre à vivre avec l'ennemi sous son toit, tout en se protégeant des avances du commandant et de celles de l'adjoint au maire Marcel Delpin, qui n'a pas hésité à mettre au courant ce dernier des fiançailles d'Anna avec un allemand. Son destin s'en verra changé à jamais, en accueillant une jeune enfant, Gabrielle, et en devenant agent de liaison pour un réseau de résistance.



Merci à Babelio pour cette découverte.



Mon avis :

Dès les premières pages, j'ai senti quel serait le plus gros défaut de ce roman et malheureusement, cet impression s'est confirmée par la suite : c'est fade. Que ce soit dans le récit ou dans les dialogues, rien n'a de relief, on ne sent rien des sentiments des personnages ou de l'impact des évènements. Il s'agit quand même d'un roman où se mêlent l'amour et la volonté de lutter contre l'oppression, et pourtant je n'ai rien ressenti du tout. J'ai toujours cru que s'engager dans la Résistance, c'était un acte impliquant un grand courage, un sens du sacrifice et un grand sens des responsabilités, hors ici, l'entrée en Résistance se fait comme si les personnages avaient décidé de cracher dans le café de l'allemand installé chez eux : ça vient en deux phrases de dialogue, sans prendre en compte les risques ou tout ce que ça implique. D'ailleurs, tout au long du roman, aucune angoisse concernant le fait d'être découvert ne se fera réellement ressentir : les allemands vivent dans les pièces voisines mais tout le monde va et vient sans problème et on discute autour d'un petit café des opérations de passage en zone libre dans la cuisine sans même se méfier de qui pourrait entendre et tout se décide en cinq minutes comme si c'était la chose la plus facile du monde.


Et puis au milieu de cette "Résistance", on ne parle pas de la guerre. On ne sait pas où en sont les différents évènements alors qu'il y a une radio dans la maison et qu'ils captent les messages codés. Donc pourquoi ne pas relier ce qui se passe au domaine avec ce qui se passe en France, voire même dans le monde, ce qui inscrirait vraiment les personnages dans le cours de la guerre... Il est aussi vaguement fait mention des gens qui souffrent matériellement du conflit (le rationnement par exemple) mais sans plus, comme si le fait que des amis ou des voisins soient en souffrance complète n'avait pas d'intérêt pour l'histoire alors que c'est aussi important que le reste.


Il en résulte de tout ça qu'on ne s'inquiète jamais vraiment pour les personnages, alors qu'ils sont en guerre et résistants avec des allemands qui vivent sous leur toit... Que ce soit pour Anna qui a involontairement séduit les mauvaises personnes, la petite Gabrielle qui cache un lourd secret mais qui n'est jamais vraiment inquiétée, Hans qui a disparu mais dont on se fiche un peu, le réseaux jamais vraiment mis en danger. Enfin pour ce dernier point, je ne fais que supposer car à part nous dire "ils sont cachés" et "c'est bon, c'est réglé", on ne sait rien de comment ça se passe. C'est certainement dû au fait que c'est Anna qui raconte et qu'elle n'a pas participé aux opérations mais on lui aura surement raconté et en ce qui concerne son rôle à elle, il n'est jamais vraiment détaillé non plus. Et puis, comme c'est Anna qui nous raconte, on devrait s'inquiéter pour son grand amour autant qu'elle. Mais non... Parce que la seule chose qu'elle dit, c'est "Je m'inquiète pour Hans" plusieurs fois sur plusieurs pages mais sans jamais développer. Alors on se demande : mais jusqu'à quel point est-elle inquiète ? Comment ça se manifeste ? Est ce que ça risque de se voir ? Tout ça n'est jamais détaillé, tout comme le reste d'ailleurs. Donc tout ce qui est de l'ordre du sentiment passe complètement à la trappe.


Et il y a les allemands. Je vous passe les clichés sur les noms parce que ça n'handicape pas la lecture mais pour le reste... Déjà dans ce livre, l'allemand est forcément un gros enfoiré, même aux yeux d'Anna qui nous explique qu'elle a dû lutter contre les préjugés quand elle s'est fiancé avec Hans. J'attendais donc d'elle qu'elle ne les juge pas aussi facilement. Surtout que le commandant qui s'installe chez eux au départ va changer de comportement de façon totalement inexpliqué et devenir "pas si méchant que ça en fait". Certes, si un allemand venait s'installer chez moi sans mon autorisation, je ne pourrais pas l'apprécier facilement, mais lui prêter des intentions immondes à cause de ça, c'est exagéré. Surtout quand le manoir est tellement grand qu'ils ne se croisent jamais... Je veux bien que ce soit un grand manoir mais il n'y a presque aucune interaction avec aucun allemand alors qu'ils sont partout. Et ça manque énormément dans le récit : déjà parce que ça aurait permis de développer les personnages (l'attitude de "défi" du père m'ayant plus fait rigoler qu’impressionner lors de l'arrivée du commandant) et aussi de créer du suspense.


Une chose aussi m'a beaucoup déçue et énervée, c'est que tout est présenté comme une évidence : l'allemand est forcément mauvais, il faut obligatoirement entrer dans la Résistance et ceux qui le font sont des héros. Alors oui, ils le sont, mais présenter la Résistance comme un mouvement auquel on est obligé d'adhérer, c'est, à mon sens, retirer à tous ceux qui l'ont fait leurs valeurs. Ce roman donne l'impression que c'était un choix évident et facile alors que je suis sure que ça n'avait rien d'aisé de se mettre en danger quotidiennement (surtout si on a une famille) et que ça impliquait de vivre dans une angoisse permanente. En ça, je trouve que le roman ne leur rend absolument pas hommage, pas plus qu'il ne rend hommage aux femmes qui ont participé à un niveau moins important mais essentiel tout de même. Anna est pour moi un personnage complètement fade qui, certes, prend parfois quelques risques mais qui ne communiquent absolument pas de valeurs.


J'en viens au dernier défaut de ce roman : les erreurs. Certaines phrases sont répétées, Anna vouvoie ou tutoie son père selon les moments et certains passages sont assez confus. Ce sont des erreurs qui auraient dû être corrigées lors d'une relecture mais sinon, ce n'est pas trop mal écrit. Et je ne vous parlerais pas des clichés qui jalonnent le roman car ce serait vous spoiler.


Je suis assez dure avec ce roman mais c'est lié au sujet qu'il aborde. Quand on parle d'une histoire d'amour et de Résistance, on ne peut pas faire sans communiquer d'émotions au lecteur (sinon, autant faire un documentaire). Et ici, c'est tellement fade et ça rend si peu hommage aux gens qui se sont sacrifiés pour leurs valeurs que je ne peux pas dire que ce n'est pas grave. Anna n'a rien d'une héroïne de l'ombre sinon peut être par les actes, mais ça ne suffit pas : ces personnes étaient des êtres entiers, pas des "sans âmes" qui jouaient des rôles sans comprendre ce que ça impliquait et sans que ça se ressente dans ce qu'ils sont.



lundi 13 avril 2015

L'île au trésor & Le tour du monde en 80 jours (Les indispensables de la BD, vol. 1), d'après Robert Louis Stevenson & Jules Verne


L'île au trésor 
Adaptation / scénario : Christophe Lemoine – Dessins : Jean-Marie Woehrel – Couleurs : Patrice Duplan 
Cette magnifique adaptation en BD vous entraîne dans une folle course au trésor avec le jeune Jim et ses complices étranges et attachants... Avec eux, suivez la piste de la mystérieuse carte !


Le tour du monde en 80 jours 
Adaptation / scénario / dessins / couleurs : Chrys Millien 
Faire le tour du globe en 1920 heures ou 15200 minutes, c'est le pari fou que le gentleman anglais Phileas Fogg relève en 1872, contre les membres du Reform Club de Londres ! Il entraîne Passepartout, son valet, dans une course effrénée...



Mon avis :

N'ayant lu ni l'un ni l'autre des deux romans, je ne peux pas juger de la fidélité de l'adaptation mais je pense que les textes sont globalement respectés.


J'aime assez les dessins, c'est joli et assez précis mais je trouve que les émotions sont mal retranscrites sur les visages dans le cas de L'île au trésor. Quand la mère de Jim lui annonce la mort de son père, l'émotion n'est pas tangible. L'autre reproche que j'ai à faire, c'est que parfois le texte explique ce que l'image devrait montrer : par exemple, Jim monte dans un tonneau presque vide pour attraper une pomme au fond, il suffisait de dessiner sa main qui attrape du vide au dessus du fruit. Il y a beaucoup de gros plans sur les personnages, ce qui cache les vues du bateau, de l'océan ou de l'île et c'est dommage car on ne voyage pas avec les personnages.



Le texte est plus dense pour Jules Verne et les dessins m'ont l'air plus précis. Les émotions sont bien visibles, notamment pour la candeur de Passepartout ou la transcription de l'acharnement du policier. On voyage vraiment avec Phileas Fogg, grâce aux dessins notamment, mais c'est beaucoup plus digeste que le style de Jules Verne. J'ai préféré cette deuxième BD à la première.



A chaque BD est joint un dossier sur l'auteur et le contexte de l'oeuvre. Ils sont très bien faits et intéressants, on peut apprendre de manière agréable car c'est bien présent, avec des photos et des encarts. Il est question notamment des guerres de l'Angleterre et de l'essor des transports.


Ces BD sont un bon moyen pour découvrir des oeuvres "classiques" ou les redécouvrir sous un autre format que celui d'origine mais je pense que ça n'atteint pas le niveau des romans originaux.



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Cette semaine, ce sont plus des achats par curiosité que par réelle envie mais il faut bien, de temps en temps, se laisser tenter pour découvrir des choses :)


dimanche 12 avril 2015

Matière noire (L'aube des Jedi, tome 1), Tim Lebbon


Lanoree Brock est une dure à cuire. Une Ranger aussi habile à manier la Force et à piloter que les plus éminents membres des Forces Spéciales. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que son ancien maître lui confie une mission particulièrement périlleuse : arrêter le chef d'une mystérieuse secte de fanatiques menaçant l'équilibre de la Force – et de l'univers.

Rien d'étonnant. Vraiment ? C'est ce que découvrira – et paiera au prix fort – Lanoree...



Mon avis :

Le récit se déroule sur deux époques différentes : le présent, quand Lanoree a pour mission de trouver et arrêter son frère (ce n'est pas un spoil, c'est dit très tôt dans le livre) et le passé, alors que Lanoree et Dal (son frère) font leur Grand Voyage.

Tout d'abord, ce qui m'a gênée, c'est que le passé est écrit avec des verbes au présent et inversement. Je n'ai absolument pas compris ce choix et ça m'a d'autant plus posé problème qu'à chaque changement d'époque, la mise en page ne fait pas de différence : en un saut de ligne, on passe du passé au présent, du passé à un autre moment du passé, etc. Un symbole quelconque entre les paragraphes aurait été le bienvenu.


La mission est l'élément principal du roman mais pas le plus captivant. C'est le Grand Voyage que j'ai trouvé le plus intéressant : c'est un long périple à travers une planète riche d'environnements variés, où la faune et la flore peuvent t'aider ou t'éliminer. C'est aussi une initiation afin que chacun trouve l'équilibre dans la Force en apprenant à la maîtriser. Lanoree évolue dans ce sens, son frère emprunte un autre chemin. Cet éloignement, autant dans leurs chemins "spirituels" que dans leur relation fraternelle et cet apprentissage de la Force en terme de recherche (et pas de côté lumineux) étaient très prometteurs. J'aurais aimé plonger dans cette vision de la Force et suivre les réflexions de Lanoree et de Dal, beaucoup plus intéressant que sa sœur puisqu'il se refuse à suivre le chemin qu'on a tracé pour lui, alors qu'ils évoluent, mais c'est secondaire dans le récit donc survolé et ça n'a pas tout l'impact que ça aurait pu ou aurait dû avoir.


Si j'ai moins aimé la partie "présent", c'est en partie parce que je l'ai trouvée mal rythmée. Premièrement, la notion d'urgence ne se ressent pas : Lanoree passe tranquillement d'une planète à l'autre sans trop s'impatienter. Deuxièmement, il y a, pour moi, de mauvais choix dans la poursuite : on a recours à un informateur, on trouve les indices, qui finalement ne mènent à rien, et on repart vers un autre informateur dont les indications sont en grande partie inutiles. Cet enchainement, où les héros ne déduisent d'abord rien de leurs découvertes, devient plus cohérent par la suite mais cela rend le début de mission assez ennuyeux. Surtout que les enjeux ne se heurtent pas. D'un côté il y a les Je'daii qui veulent empêcher Dal de mettre son plan à exécution et de l'autre Lanoree qui veut récupérer son frère. Mais les deux aspects de la mission n'entrent jamais en conflit ou en interaction car le frère et la soeur agissent comme si ils ne se connaissaient pas. Ça réduit considérablement l'intérêt de faire agir Dal ou d'envoyer Lanoree à sa poursuite car vu comme c'est traité, ça aurait pu être n'importe qui.


Mais le gros défaut de ce roman, c'est le manque de cohérence au niveau des personnages. D'habitude, les réactions et comportements d'un personnage s'inscrivent dans un tout, son caractère et c'est cohérent. Là, ce n'est pas le cas. Lanoree, par exemple, est égoïste, solitaire et opportuniste mais se soucie des autres ou fait de l'humour bon enfant en étant arrogante ou fonce dans le tas comme une débutante alors qu'elle est expérimentée ; elle est prudente et mesurée mais elle menace un mec qui a quarante gardes du corps (et là on est dans l'idée du Jedi surpuissant qui peut utiliser la Force pour tout et n'importe quoi : passe partout pour les serrures ou détecteur d'ennemis dans les bars, ce qui décrédibilise totalement ce pouvoir). C'est difficile à expliquer car c'est surtout du ressenti mais chacune de ses réactions m'a parue déplacée. Idem pour Tre Sana, un grand criminel (mais pas trop) qui a fait d'horribles choses, qui est froid, dur, cruel, etc. mais qui chouine sans arrêt. Parce que peut être qu'il n'est pas si méchant que ça en fait... Et j'en viens à un autre problème : c'est manichéen. Sans révéler quoi que ce soit, ceux qui sont du côté de Lanoree sont gentils et les autres sont des créatures abominables bien que je n'ai jamais vu un vendeur d'informations, soit disant ignoble, aussi peu crédible et que du côté des Je'daii, on puisse bidouiller le cerveau des gens (idée intéressante de l'alchimie de chair mais là encore, pas développée) sans que ça pose problème à quelqu'un... Ce que j'apprécie dans Star Wars, ce sont les personnages ambigus (ce n'est pas pour rien que Boba Fett est mon préféré) mais là, c'est tout noir ou tout blanc et ça justifie tout, y compris les meurtres commis par Lanoree. 

Je pense que ce qui m'a empêchée de comprendre les personnages, c'est qu'on partage très peu leurs réflexions. On ne sait pas ce que pense réellement Lanoree de la traque de son frère ni ce qu'elle ressent envers les Je'daii, envers Tre ou des actes qu'elle commet. Tout est dans la description des agissements et ça ne permet pas de comprendre les personnages d'une part mais surtout de s'attacher à eux. Surtout que les réaction de certains sont incompréhensibles : Lanoree rencontre quelqu'un qui déteste les Je'daii pour une raison totalement ridicule et hop, en une phrase, elle le fait changer d'avis alors que justement, les raisons les plus idiotes sont les plus difficiles à combattre, ou : Lanoree et Tre sont censés avoir pas mal roulé leur bosse mais, alors qu'on ne quitte jamais le système de Tython, ils semblent n'avoir ni expérience ni contacts.


Maintenant que j'ai parlé du fond, passons à la forme. Car il faut le dire : ce n'est pas très bien écrit. Je ne reviens pas sur le choix des temps des verbes mais il y a des moments où le passé et l'imparfait sont utilisés à la place de l'autre. Ce qui est extrêmement laid. Mais il y a également des erreurs dans le vocabulaire : dire "l'homme" pour un noghri ou nommer un croiseur un vaisseau qui peut accueillir max cinq personnes, dans un univers comme Star Wars, on ne peut pas laisser passer ce genre d'erreurs. On trouve également des phrases confuses : dire que c'est la première leçon alors qu'on a déjà dit ça la page d'avant pour une autre, parler d'autochtone comme d'un terme péjoratif, des phrases du genre "elle se demandait mais elle savait", des reprises pronominales pas claires, etc. Et je ne m'étendrai pas sur les lieux à peine décrits car "Lanoree n'a pas le temps" alors que c'est un récit à la troisième personne et que l'auteur peut faire une pause pour décrire sans que cela gêne son héroïne.


J'attendais beaucoup de ce roman car il couvre une période inconnue. Et si il faut reconnaître qu'il y a de bons éléments dans le Grand Voyage, rien n'est développé et en plus, c'est mal écrit. C'est donc une énorme déception pour moi.



samedi 11 avril 2015

Le magasin des suicides, Jean Teulé


Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort ! Imaginez un magasin où l'on vend depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l'humeur sombre jusqu'au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable : la joie de vivre...



Mon avis :

C'est le deuxième livre que je lis de Jean Teulé et il faut avouer que Charly 9 ne m'avait pas laissé une bonne impression. Mais suite au conseil de Adalana et parce que je n'aime pas rester sur une mauvaise impression d'un auteur, je me suis procuré Le magasin des suicides.


C'est un roman assez court qui se lit vite et on y retrouve bien le style de l'auteur. C'est à dire que j'ai été entraînée sans trop savoir pourquoi et qu'une fois la lecture commencée, j'avais du mal à décrocher. Pourtant, même si au début, on ne comprend pas bien où l'auteur veut en venir, on finit par comprendre petit à petit et ça se met bien en place. Je veux dire par là que j'ai trouvé le changement bien rythmé, ce qui n'était pas simple à faire je pense, quand on compare la situation de la famille au début et à la fin. Dans ce roman, pas de glauque ou de vulgaire (même si le titre pouvait laisser entendre le contraire) mais de l'humour, vraiment de l'humour. Mais il s'agit d'humour noir et même si je trouve que les blagues sont bien trouvées, il est inutile de vous lancer dans cette lecture si vous n'aimez pas ce genre d'humour.


Les personnages sont extras ! Leurs traits de caractère sont exagérés et c'est ce qui les rend amusants, on se demande bien ce qu'Alan peut bien faire dans cette famille. Et moi qui ait connu Alan Turing à cause de mes études, je dois avouer que j'ai adoré la référence.Le nombre de méthodes pour se suicider est assez hallucinant, je n'aurais jamais imaginé tout ça et les explications des parents sur le pourquoi et le comment des objets a été un vrai plaisir. Je vis rarement de la mort en général et encore moins du suicide ou de la dépression, mais l'auteur sait exagérer sans trop en faire. Étonnamment c'est un roman qui pourrait me remonter le moral en cas de besoin.




Publié le 5 juillet 2012

Le dernier jour d'un condamné, Victor Hugo


Victor Hugo nous fait vivre intensément les derniers moments d’un être que la justice des hommes a condamné à mort. Espoir et désespoir, joies et souffrances, le séisme moral que subit cet homme, l’électrochoc de sa fin prochaine révoltent le lecteur. Ce livre est si fort, si intense, si éclatant, qu’au fond de notre âme quelque chose se fêle...



Mon avis :

Encore un livre dans le cadre du challenge Les classiques de l’été. Celui-ci traînait dans ma bilbio depuis plusieurs années et c’était l’occasion de l’en sortir.

J’ai tout de suite senti le caractère engagé de l’œuvre et il est difficile de savoir si à l’époque, j’aurais été convaincue (Faut dire que préparer cette chronique devant un reportage sur une infirmière tuant des enfants pour se faire valoir et une mère coupable de quatre infanticides, ça n’aide pas à convaincre). Et aujourd’hui, en plus du fait que la question ne se pose pas chez nous, je suis contre la peine de mort pour la simple raison que l’erreur est humaine et la mort irréversible. Je n’ai donc pas besoin de connaître les sentiments des détenus du couloir de la mort mais il faut reconnaître que je n’avais jamais vu les choses comme Victor Hugo les présente. Ils qualifiaient la mort de non douloureuse (au passage, une fois que le gars n’avait plus de tête, c’était difficile de vérifier…) mais si on pense à la torture qu’est l’attente de la mort alors il y a souffrance. Le condamné du roman est constamment tourmenté par toutes les questions qu’il se pose et je passe sur les conditions de vie vraiment limites. C’est ce que je retiendrai du roman parce que c’est vraiment très bien décrit et que ça donne un nouvel angle de vue sur la peine de mort.

Je me suis un peu renseignée sur les motivations de l’auteur (comprendre « j’ai été faire un tour sur Wiki ») car le caractère du condamné m’a étonnée. En fait, on sait de lui qu’il a commis un crime avec du sang, qu’il a l’air cultivé et qu’il a une fille. Il semble aussi se repentir de son crime. C’était la volonté de l’auteur que son condamné soit commun, afin qu’on puisse associer ce détenu à n’importe lequel et qu’on ne s’attache pas seulement à celui-ci. En théorie c’est une bonne idée mais en pratique… Pour moi, si on ne s’attache pas au personnage, il aurait très bien pu écrire ça sous forme de texte argumenté et ça aurait aussi bien fonctionné. Mais bon, c’est mon ressenti perso et peut être que d’autres préfèrent vraiment cette présentation.

C’était une lecture intéressante et clairement engagée. C’est comme ça que je l’ai lu, je n’en attendais rien de plus donc j’en suis plutôt contente. 




Publié le 27 août 2012

Fleurs de ruine, Patrick Modiano


Deux jeunes époux se suicident dans leur appartement parisien pour de mystérieuses raisons. Cette nuit là ils auraient fait la connaissance de deux femmes, de deux hommes, fréquenté un dancing, pénétré dans une maison pourvue d'un ascenseur rouge. Trente ans se sont écoulés. Le narrateur s'interroge sur leur histoire dont certains protagonistes semblent avoir croisé la sienne. Interrogation qui, en écho, en suscite d'autres.

Fantômes entrevus, explications jamais venues. Silhouettes, prénoms, aspirés par le temps. Paris, aussi, surtout. Perdu, poursuivi, redessiné.



Mon avis :

Déjà l'année dernière, j'avais voulu découvrir le prix Nobel de littérature mais aucun titre de la dame ne m'inspirait plus qu'un autre et j'ai toujours repoussé le moment de l'achat. Cette année, j'ai franchi le pas ! Et si j'ai toujours envie de découvrir Alice Munro, je n'ouvrirai certainement pas un autre livre de Patrick Modiano. Pourquoi suis-je si catégorique ? Parce que Fleurs de ruine n'est que confusion et survol d'événements et de personnages, et que si c'est là le style de l'auteur, ce sera sans moi.


D'abord, en ce qui concerne les lieux : on nous promet une balade dans Paris mais ce n'est qu'une suite de noms plus ou moins connus. Comme rien n'est décrit, on ne se représente pas les lieux et on ne comprend pas ce qui rend l'auteur mélancolique. Dire que ça a changé ne suffit pas à faire ressentir combien l'atmosphère a pu changer au fil des ans. Quelque soit l'époque dont il est question, il n'est pas fait référence qu'aux noms des endroits que le narrateur traverse, il faut donc être parisien, je pense, et avoir vécu les mêmes changements pour le suivre. Et personnellement, j'ai eu de la chance car deux lieux majeurs du roman me sont connus : les environs du stade Charlety (où je vis) et Montparnasse (où mon homme travaille). Le reste n'évoque que des stations de métro ou de RER... Et d'ailleurs, c'est exactement comme ça que j'ai vécu cette errance du narrateur dans Paris : un trajet en métro où les noms nous évoquent beaucoup mais pendant lequel on ne voit rien d'autres que des stations et des tunnels.


Pour les personnages, le narrateur parle de ceux qu'il a rencontré et qui auraient peut-être un lien avec le suicide d'un couple, qui les auraient peut-être croisés, qui les auraient peut-être entrainés vers des lieux inhabituels,... Peut-être, peut-être, peut-être,... Aucune confirmation ou infirmation n'est donnée à ces hypothèses, ce que j'ai trouvé très frustrant. Car le narrateur ne fait qu'évoquer d'éventuels rapports sans pousser plus loin, sans vraiment s'interroger, ce qui compenserait l'absence de réponse. Parfois, c'est la recherche qui est plus importante que le résultat lui même mais ici, il n'y a ni l'un ni l'autre.
Il fait également référence à Paris sous l'occupation mais là encore, il ne va pas au bout : Qui sont ces gens ? Que sont-ils devenus ? On n'en sait rien et je crois même qu'au fond, le narrateur s'en moque. A quoi ça sert de présenter autant de personnes si c'est pour ne rien exploiter. Beaucoup de noms sont cités mais il devient rapidement difficile de se souvenir qui était qui par rapport à qui et pourquoi il en a parlé. Le seul qui a le droit d'être un peu développé et qui en devient très intéressant, disparait sans qu'on en apprenne vraiment quelque chose et là encore, plus d'énigmes et aucune réponse.


Le dernier point qui ajoute à la confusion, c'est la ligne temporelle. Le narrateur parle de différentes époques (son enfance, son couple, sa jeunesse, sa paternité) mais comme il ne donne aucun point de repères et que ce n'est pas dans un ordre chronologique, je me suis rapidement perdue.


Je ne peux pas dire que c'est mal écrit ou désagréable à lire mais la forme ne fait pas tout et le fond est limite absent. Qu'est ce que ça raconte au final ? Rien, ou presque : l'histoire ne va nulle part, les personnages n'ont aucun vécu et les lieux ne sont pas décrits. 



mercredi 8 avril 2015

Bingo le Posstit, A.R.R.R. Roberts


Bon, tout le monde la connaît l’histoire du pauvre type obligé de se farcir un circuit mal fléché pour se débarrasser d’un anneau pourri dont il a hérité – encore merci, cousin ! Arrivé là, y a pas de raison pour que vous échappiez au récit des origines ô combien passionnantes de tout ça – si, si, j’insiste – avec le fameux Bingo le Posstit encore jeunot. On vous fera la totale : les pieds poilus dégoûtants, le magicien bien chargé, les Nains (ou les nains d’ailleurs, allez savoir pour la majuscule), un pur dragon de compet’, l’inévitable trésor (c’est inclus dans le forfait), et comme promis, la babiole super magique (donc forcément appeau à embrouilles). Moi j’dis, y a de quoi en faire trois films !



Mon avis :

La seule parodie que j'ai lu, c'est celle du Seigneur des anneaux et j'avais trouvé ça très mauvais. Je suis donc sortie de cette lecture complètement dégoûtée des parodies et limite prête à jurer que plus jamais je n'en lirais. Pourtant, quand Bragelonne a proposé Bingo le posstit à 0,99€, j'ai craqué et je ne le regrette vraiment pas.

L'auteur reste fidèle à l'histoire de Bilbo le hobbit mais sait s'en éloigner assez pour ne pas souffrir de la compétition avec Tolkien. D'ailleurs, Glandalf et les nains cachent quelque chose, ce qui a titillé ma curiosité tout au long du livre. J'ai réussi par moment à oublier l'histoire originale et à prendre ce roman pour une histoire tout à fait indépendante.


Parmi les nains, beaucoup sont laissés de côté (quasiment tous en fait) mais ça permet de s'attacher à certains personnages, notamment Lori et Bingo. Toutes les créatures qu'on rencontre sont vraiment sympathiques. J'ai beaucoup aimé les trolls et le dragon. L'auteur a su aussi changer le pouvoir de l'anneau en en faisant un truc assez pervers et c'est plutôt bien fait. Tout n'est que surprise dans ce livre et j'ai vraiment apprécié.

Au niveau "humour", je ne dirais pas que je me suis roulée par terre mais j'ai souri assez souvent car c'est vraiment bien dosé et on ne tombe pas dans le vulgaire. Les transformations des noms et des caractères ne sont pas excessives, ce qui fait qu'on y croit quand même. J'ai vraiment aimé les petites notes en fin de chapitre, elles sont amusantes. Il est juste dommage que leur nombre diminue au fil des pages.


Je ne vais pas en dire plus, au risque de révéler des choses, mais c'est une lecture amusante qui m'a donnée parfois une impression de profondeur que je ne m'attendais pas à trouver dans une parodie. Je trouve que l'auteur a fait du bon travail, sachant nous donner une nouvelle histoire à partir d'une autre sans tomber dans la facilité ou dans le totalement superficiel.

Ce n'est pas un coup de coeur mais j'ai été surprise en lisant ce livre et je l'ai vraiment apprécié.




Publié le 9 février 2013

La boîte à lettres, Christian Roux


Voici une boîte qui contient des lettres, des images, et des mots envolés ! Suivant le principe de l’abécédaire, le livre égraine l’alphabet et chacune des lettres est illustrée par une image représentant une idée ou un mot commençant par cette lettre.



Mon avis :

Tout d'abord, merci à Babelio et à Albin Michel Jeunesse pour m'avoir permis de découvrir ce livre :)

J'ai beaucoup aimé le principe de ce livre qui ne se contente pas de mettre une image en face d'une lettre mais l'accompagne d'une petite phrase (j'ai mis quelques exemples à la fin de l'article). Ainsi, on a vraiment l'impression que chaque mot correspond à une petite histoire et c'est beaucoup plus ludique de cette manière. Les images et les lettres sont plutôt grandes et on s'immerge donc plus facilement dans cette univers de lettres.


Même si je pense que les enfants vont adorer ce livre (surtout à la fin, quand pour le Z, il faut dire Zut :P ), un adulte doit forcément les accompagner pour lire les petites phrases qui se trouvent sous chaque lettre. Il pourrait très bien se débrouiller seul mais on perdrait un peu de l'intérêt du livre. Par contre, c'est idéal pour les lecteurs débutants. Ce qui est un vrai plus car souvent, un abécédaire de base perd de son intérêt quand on grandit. Ici, même si on connaît son alphabet, rien n'empêche de parcourir de nouveau le livre :)

Il n'y a qu'une seule chose qui me dérange dans ce livre, c'est le style de certains dessins. J'ai un gros "défaut" quand il s'agit de littérature jeunesse, c'est que je veux que les dessins soient jolis et qu'à ce niveau, c'est surtout une question de goût. Si j'ai trouvé que certains étaient vraiment très jolis (comme le cerf), d'autres m'ont beaucoup moins plu (comme la dame). Mais je le redis, c'est une question de goût et chacun peut avoir un ressenti différent à ce sujet ;)




Publié le 17 mai 2013

dimanche 5 avril 2015

In My Mailbox (74)



In My Mailbox a été mis en place par Kristi du blog The Story Siren et inspiré par Alea du blog  Pop Culture Junkie. C’est un moyen de partager les livres reçus chaque semaine dans notre boîte aux lettres ainsi que les livres achetés ou empruntés à la bibliothèque.




Voilà ce qui rejoint ma PAL cette semaine. J'avais repéré Le chant d'Achille sur le net et je suis assez curieuse de voir ce que donne cette histoire d'Achille et Patrocle. En me promenant dans les rayons de la librairie, j'ai trouvé d'occasion le premier tome des aventures de Sylvo Sylvain (eh oui, j'ai commencé par le troisième) et un livre de Stevenson qui m'a intrigué. Voulant découvrir les pièces de Shakespeare en anglais, j'ai choisi Hamlet et Julius Caesar, j'espère y adhérer. Et j'ai reçu l'album que j'avais choisi à Masse Critique, il est aussi intéressant que je le pensais.