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dimanche 3 janvier 2016

American Fays, Anne Fakhouri & Xavier Dollo


Ce Chicago de 1925 a tout du chaudron prêt à exploser ! Entre les Leprechauns mouillés dans la fabrication de faux billets et les gangs qui s’activent en coulisses pour s’emparer des marchés de l’alcool et des speakeasies, autant dire qu’il y a de l’orage dans l’air. Et tandis qu’Al Capone tente de retrouver son influence sur la ville, voilà que des Drys, farouches partisans de la Prohibition, sont atrocement assassinés.

Scarface devient, aux yeux des autorités, le suspect idéal. Furieux et persuadé que les Fays sont dans le coup, il charge une bande de chasseurs de Fays, les No Ears Four, de débusquer les véritables coupables.

Pour Old Odd et son équipe, les ennuis ne font que commencer. Contraints de plonger dans les entrailles d’une ville corrompue et en proie aux guerres des gangs, les quatre nettoyeurs ont intérêt à se serrer les coudes s’ils veulent survivre à la tempête qui s’annonce. Car, quand la Fayrie est impliquée, mieux vaut ne pas trop traîner dans l’œil du cyclone !



Mon avis : 

L’histoire se déroule dans une sorte de réalité alternative puisqu’elle prend place au moment de la prohibition aux Etats-Unis alors que l’existence des fays est reconnue. 


J’ai adoré l’idée principale de ce roman : le monde créé par l’auteur est intéressant et les différents personnages m’ont beaucoup plu. Certes ils sont un peu stéréotypés : le chef qui a une liaison avec la tenancière du bar qu’il protège (où les serveuses sont aussi prostituées), le gros bras sans cervelle, le tueur de sang-froid et le jeune blanc bec qui a encore plein d’espoir. Mais franchement, ça n’est pas gênant car c’est comme ça que je me représente les groupes au service de Capone à cette époque. Les fays sont bien intégrés à cet univers : discrets parce qu’on ne les aime pas beaucoup, ils ne sont pas moins présents et utiles à notre groupe de héros. 


L’intrigue est sympathique et plaisante à suivre mais j’aurais deux reproches à faire à ce niveau. Déjà, Capone demande à nos héros de résoudre une affaire en un temps beaucoup trop court (jusque là rien d’étonnant) mais alors qu’ils ont bien conscience d’être pressés par le temps, ils ne s’activent pas tant que ça. Cette enquête est menée comme une promenade alors que ça devrait être une course contre la montre. 

Deuxième chose, tout est trop bien relié. Il est évident que les sous intrigues doivent rejoindre l’intrigue principale mais là, chaque nouvel élément qui apparaît et qui pourrait n’être qu’une coïncidence est d’emblée considéré comme un élément supplémentaire à l’intrigue principale. Par moment, j’ai vraiment trouvé ça trop gros… Mais sinon, la résolution du mystère a été un excellent moment. Tous les éléments sont expliqués en faisant vraiment un lien entre des événements historiques réels et la part de fiction amenée par l’auteur. 


Je ne pourrais pas dire que j’ai apprécié tous les personnages parce que certains m’ont moins touchée que d’autres, mais c’est un ressenti tout à fait personnel car ils ont tous un passé qui influe sur ce qu’ils sont aujourd’hui. Quand il y a une construction derrière des personnages, cela se sent tout de suite et c’est le cas ici. 

Si je n’avais qu’un seul gros reproche à faire à ce roman, c’est son manque de noirceur. Une ambiance s’installe tout au long du roman et même si elle n’est pas rigolote, elle n’est pas assez sombre à mon goût pour rendre compte de ce qu’était l’époque de la prohibition et de a mafia. Quand je vois le nom de Capone, je devrais trembler mais là j’ai tout juste frémi. 


Ce livre reste, malgré ces quelques défauts, un très bon roman qu’il a été agréable de lire.



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