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lundi 3 août 2015

Sansonnets, un cygne à l'envers, Pierre Thiry


Ces cent sonnets ont été écrits un peu n'importe quand, lorsque j'avais du temps : à l'arrêt d'autobus, sur le quai de la gare SNCF, dans un train, sur une terrasse de café, dans une salle d'attente, sur un coin de table durant un repas ennuyeux, dans ma cuisine, dans mon bureau, dans un magasin de chaussures, en attendant mon tour à La Poste, en discutant avec ma coiffeuse, en attendant un dessert au restaurant, en marchant en forêt, en essayant une nouvelle chemise, en lisant un livre, en marchant sous la pluie, en savourant un concert, en rêvant au sourire chaleureux de la meilleure des amies, en écoutant converser les sansonnets au-dessus de l'étang des cygnes...



Mon avis :

Un grand merci à l'auteur de m'avoir proposé de lire ce livre et aussi pour sa patience car je lui avais dit que je le lirai et le chroniquerai en juillet. Je dois d'abord avouer que je ne suis pas un très bon public pour la poésie, il est rare que je me sente transportée quand je lis un poème, surtout si un texte moderne. Et pourtant, j'ai beaucoup aimé ce recueil !

Déjà parce que beaucoup de sonnets racontent une histoire et que je préfère quand un texte va quelque part. Ça peut être réaliste ou totalement loufoque, peu importe : du moment que ça a du sens, j'adhère. Un petit coup de coeur pour les poèmes sur Charibert qui, maintenant, m'intrigue.
Qui se souvient encor du vieux roi Charibert ?
Il naquit mil-trois-cents années avant Flaubert
Sa fille Berthe épousa un des rois d'Angleterre
Et ni les uns ni les autres n'avaient lu Flaubert.
Ensuite parce que c'est amusant. J'ai souri plus d'une fois à la lecture de ces sonnets, devant certaines situations comme celle où Maryline est devenue grenouille.
N'ayez pas peur je suis Maryline Monroe, 
Un french-kiss et je me retransforme en bimbo.
S'il vous plaît, s'il vous plaît, roulez-moi une pelle.

Baiser un batracien, oh! je ne suis pas fou...
C'est plus marrant d'avoir sous mon bob de Zazou
Une grenouille à la voix douce et sensuelle.
Mais aussi parce que c'est parfois touchant, comme ce sonnet où Ophélie frappe aux portes et que personne ne lui ouvre.
Ses longues jambes et sa silhouette fragile
Etaient celles d'une danseuse juvénile.
Etait-elle ivre? ou droguée? ou désespérée?
Que cherchait cette ballerine chavirée ?
Et d'autres fois, c'est la forme qui fait le charme du sonnet, avec des sonorités qui sonnent particulièrement bien à mon oreille et que j'ai aimé répéter, comme pour celui parlant de Céleste.
Bondit et embrasse Céleste
Pesteleste de Budapest...
L'enchantant d'un élixir au zeste

De citrons agrestes. Céleste
Changea Ernest en palimpseste...
On en presse ce sonnet leste...

Je ne parle là que des poèmes pour lesquels j'ai eu des coups de coeur et je ne vous en donne que des extraits, en espérant que ça titillera votre curiosité. Dans ce recueil, il y a de quoi trouver son bonheur quelques soient vos goûts et l'auteur donne même une idée pour que ces sonnet deviennent le point de départ de votre propre roman, une raison de plus pour les découvrir !

J'ai toujours pensé que la poésie était faite pour parler de grandes choses (sentiments, événements, paysages, etc.) et pour communiquer des émotions, comme la peinture. En tout cas, c'est comme ça que j'apprécie l'un et l'autre. Ou plutôt que je les appréciais car avec ce recueil, j'ai découvert que le quotidien (les caissières, le métro, l'informatique, etc.) peut lui aussi devenir poésie, me toucher et me faire sourire.



2 commentaires:

  1. J'ai lu ce recueil de sonnets et j'ai beaucoup apprécié également. C'est léger et peut permettre de renouer avec la poésie quand on n'aime pas vraiment ça, tout à fait d'accord avec toi :)

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    1. C'est vrai que ça faisait longtemps que je n'avais pas apprécié un recueil de poésie comme ça.

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