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dimanche 12 octobre 2014

Les indomptées, Nathalie Bauer


Au bord de la ruine, deux soeurs, Noélie et Julienne, et leur cousine Gabrielle essaient désespérément de sauver le domaine familial. Leur âge avancé ne leur offrant pas beaucoup de chances d'y parvenir, Noélie décide d'écrire un roman sur sa famille, dans le fol et naïf espoir d'un succès. Entre présent et passé se déroule donc la saga des Randan, propriétaires terriens aveyronnais dont le destin épouse les circonvolutions du XXe siècle : le massacre de la Grande Guerre, la difficile reconstruction et la crise. Rêves de richesse, d'amour ou d'émancipation se réalisent chez les uns, échouent chez les autres. 
Alors que Noélie est à l'oeuvre, les trois femmes acceptent d'héberger leur nièce Zoé, sans imaginer que cette fille de vingt-quatre ans, dépressive, alcoolique et un brin nymphomane, va bouleverser leur existence.



Mon avis :


Ce roman a la particularité de raconter deux histoires : une qui se passe au présent et qui tourne autour des problèmes de trois femmes ayant hérité de la maison familiale et une qui se déroule dans le passé qui a fait de ces trois femmes ce qu’elles sont. Le texte est accompagné de photos retrouvées par l’auteure (si je me souviens bien).


Si l’histoire du présent ne m’a pas captivée, j’ai adoré celle du passé. C’est une histoire de famille avec tout ce qu’il peut y avoir de secrets, de rancœur, d’amour, de joies et de peines puisqu’en plus des conflits habituels, on trouve aussi les marques laissées par la guerre. A côté de ça, les problèmes d’argent et de conscience des héroïnes du présent font pâle figure. J’ai même trouvé ces passages très ennuyeux. Jusqu’à l’arrivée de Zoé, une jeune fille avec pas mal de problèmes dans sa tête. Elle apporte un nouveau souffle au récit et une personnalité qui intrigue.
J’ai tout de même préféré les personnages du passé, au moment où la famille était encore unie autour d’une matriarche intransigeante. Dans cet univers où chacun peine à trouver sa place, elle est LE point de repère, le pilier de la famille. Rôle qu’elle exerce avec brio. Ce fut un de mes personnages préférés, la deuxième étant Madeleine, jeune fille rêveuse attachée à la terre qui l’a vue grandir. Son histoire est belle et touchante, même si comme les autres elle est abimée par la guerre. Car cette guerre de 14-18, sans qu’on la vive sur le front, atteint tout le monde, même ceux qui sont restés derrière. Elle ébranle les fondations de la famille et après son passage, rien n’est plus comme avant. L’histoire de cette famille n’est pas extraordinaire mais elle est « vraie » et c’est ce qui m’a touchée. C’est comme si je m’étais assise sur un banc à côté d’une vieille tante qui me racontait l’histoire de la famille. Car on y croit, les personnages sont plus vrais que nature, ils sont tellement « réels » que je ne peux m’empêcher de croire qu’ils ont existé quelque part.


Le seul point négatif de ce roman se situe au niveau de la forme : les phrases sont très très très longues, au point qu’arrivée à la fin, je ne savais plus de qui ou de quoi on parlait. J’ai donc dû lire certains passages plusieurs fois pour les comprendre et encore, à certains moments je n’ai même pas réussi. C’est dommage car c’est ce qui m’empêche de le considérer comme un coup de cœur, malgré la richesse en ce qui concerne les personnages.



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